Art Populaire & Folklore


La culture populaire c'est le folklore et l'art populaires caractéristiques à la population habitant les régions déterminées. Elle fut née d'expériences historiques et conditions de vie. Elle est influencée par les conditions ethniques et le milieu naturel.

L'art populaire c'st l'activité artistique comme les métiers de : tissage, poterie, forgerie, vannerie, sculpture etc.

Le folklore (de l'anglais folk, peuple et lore, traditions) est l'ensemble des productions collectives émanant du peuple et se transmettant d'une génération à l'autre par voie orale (contes, récits, chants, musique, danses et croyances).

Oeufs peints

                                                      

Dans la culture polonaise, la tradition des œufs décorés (pisanki) est liée à la fête de Pâques. Cette tradition est restée bien vivace de nos jours. La décoration des œufs en Pologne est un des arts populaires ancestraux.  Le plus ancien des œufs décoré polonais, découvert dans des fouilles à Ostrόw et élaboré suivant les mêmes techniques qu’aujourd’hui, date du Xe siècle.  Les "pisanki" appelées aussi skrobanki (ou drapanki), kraszanki,  rysowanki, oklejanki (ou nalepianki), en fonction de la technique utilisée, ont très souvant des motifs différents, propres à chaque région. Certaines pisanki sont assez faciles à réaliser, d'autres moins.   Il existe diverses techniques nécessitant un véritable tour de main transmis de génération en génération au cours des veillées précédant Pâques. On travaille soit sur un œuf "dur" (dans le cas d'une coloration au moyen de végétaux) soit sur une coquille vide (on perce un petit trou à chaque extrémité de la coquille et on vide son contenu en soufflant) soit sur un œuf en bois qui n'est pas fragile et plus facile à peindre.

La plus simple (et la plus ancienne) d’elles est la coloration (on ajoute à l’eau de cuisson des œufs divers éléments végétaux : pelure d’oignon pour obtenir un jaune, jeunes pousses de céréales pour un vert tendre, épinards pour un vert plus foncé ou betteraves rouges pour du pourpre). Les œufs colorés avec cette technique on appelle "kraszanki".

La  technique des « pisanki » (de pisać = écrire)  effectuée au pinceau et à la peinture ou à la cire d’abeilles (ensuite l'œuf est trempé dans un colorant) ou en collant sur l’œuf du papier de couleur finement découpé est plus complexe. Certaines « pisanki » appelées skrobanki ou drapanki  sont gravées à l’aide d’une pointe acérée après un bain coloré monochrome, d’autres travaillées à la cire (succession de bains colorés alternés d’application de réserves à la cire éliminée à la chaleur).  Pour ces techniques on utilise très souvent des coquilles évidées. La difficulté des œufs gravés consiste de ne pas briser la coquille par une pression trop forte de l'objet avec lequel on grave. De plus, une erreur dans le motif gravé ne se rattrape plus.

Pour les "nalepianki" (ou oklejanki) de la région de Łowicz (Est de la Pologne centrale) on utilise la technique qui consiste à découper des motifs, propres à cette région, dans des papiers de couleurs différentes et ensuite à les coller sur  un œuf afin d'obtenir une image.  Cette technique particulière est également utilisée dans l'art de  "Wycinanki" (découpages) si spécifique de la région de Łowicz.

Les motifs floraux et géométriques sont les plus fréquents mais on trouve également des représentations d'animaux, voire (plus rare) des images pieuses. La veille de Pâques, une messe est célébrée au cours de laquelle chaque famille vient faire bénir sa « święconka », panier garni de lin brodé et dans lequel sont déposées les victuailles du repas de Pâques, parmi lesquelles : des œufs décorés.



Les découpages "Wycinanki"

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Région Varsovie - travail de Wanda Skowron

Les „Wycinanki”, qu’on peut traduire par „découpages”, est un art populaire polonais et, plus précisément, d’une région qui correspond à peu près à l’ancien Duché de Varsovie (Est de la Pologne centrale). Nous les retrouvons en Mazovie et dans ses régions limitrophes, Łowicz, Kurpie, Kolbiel, Podlasie.  Ils ont une place très importante dans la culture populaire polonaise. Aucune autre culture européenne ne connaît cette technique.

Cet art presque spécifiquement féminin est constitué de découpages, véritables dentelles de papier, qui furent d’abord de papier blanc (XVIIIe siècle) puis de papier glacé de couleur. Dans la région de Łowicz, on utilise le papier de couleurs différentes. Dans d’autres régions comme Kurpie, Kolbiel ou Podlasie, les découpages  sont d’une seule couleur. Ils peuvent présenter diverses formes, suivant l’inspiration : motifs géométriques, arbres de vie, fleurs, oiseaux, personnages…

Les Wycinanki servaient à décorer l’intérieur des maisons lors des grandes fêtes religieuses (Noël, Pâques) et des fêtes familiales (baptêmes, mariages…). Les grands ciseaux fabriqués par les forgerons et utilisés pour la tonte des moutons faisaient office d’outils pour les réaliser.

On peut trouver plus d'information concernant les wycinanki ainsi que l'arts populaires dans les ouvrages de A. Sledziewski et de J. Grabowski

 

 Le village de ZALIPIE 

 

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Une maison de Zalipie

Un des plus intéressants exemples de l'art populaire en Pologne, voir même en Europe, est le village de Zalipie ou la tradition de décorer les murs extérieurs et intérieurs des maisons apparut à la fin du XIXe siècle. Jadis, chaque printemps, on blanchissait à la chaux les maisons plus au moins salies, de l'extérieur par la pluie et le mauvais temps d'automne et d'hiver et de l'intérieur par la fumée. Au fil du temps, on cachait les taches les plus tenaces par des figures géométriques : lignes, zigzags, courbes et points et beaucoup plus tard apparurent des frises et fleurs colorées. Les habitants décorent les poulaillers, niches, granges et maisons, de motifs floraux. On mélangeait du lait, du sucre et des blancs d'oeufs pour obtenir une pâte qu'on appliquait sur les murs. Comme pinceaux, on utilisait du crin de cheval et du foin comme brosse.

A partir de 1948, pour perpétuer cette vielle tradition et forme d'art populaire qui commençait à se perdre, un concours de la plus belle maison peinte fut lancé par le gouvernement. Depuis, ce concours appelé "Malowana Chata" récompense les plus belles créations et les touristes ont la possibilité d'acheter des objets et bibelots décorés au "style" de Zalipie. Aujourd'hui le concours est sous le patronage du Musée Ethnographique de Tarnow qui donne les résultats du concours le dimanche après la Fête Dieu. Felicja Curylowa (1904 -1974), célèbre artiste peintre de Zalipie, a été une des premières participantes au concours annuel de la chaumière peinte (Malowana Chata). Même du vivant de l'artiste, son enclos décoré était le plus visité par les touristes. Après sa mort, son enclos fut acheté par l'entreprise de commercialisation d'art populaire Cepelia, puis en 1978, confié au musée régional de Tarnow. En 1981, une bâtisse du IXe siècle provenant d'une autre partie du village, fut transporté dans son enclos.