Légendes
Légende de Lech et du nid d’aigle
Il
y a très, très longtemps, quand tous les Slaves habitaient une terre commune et
ne parlaient qu’une seule langue, vivaient trois frères : Lech, Czech et Rus.
Ils vivaient bien et en bonne intelligence et, du fait de leur sagesse,
dirigeaient bien leur lignées respectives. Mais, arriva le temps où la terre ne
parvenait plus à nourrir leurs peuples, les forêts commencèrent à manquer de
gibier et les rivières de poissons. Les frères se réunirent donc en conseil. Ils
s’assirent à l’ombre d’arbres aux amples branchages et commencèrent à réfléchir
sur ce qu’il convenait de faire pour assurer l’avenir.
L’aîné, le sérieux Rus,
fut le premier à prendre la parole :
- Mes
frères ! On ne peut continuer ainsi. Nos terres sont déjà si peuplées que
bientôt la faim va nous regarder en face.
- Tu as
raison, approuva le cadet, Czech. Mais que devons-nous faire ?
- Nous
devrions chercher d’autres terres pour y établir nos tribus, répondit le plus
jeunes des frères, Lech, resté silencieux jusqu’alors.
- C’est un
bon conseil ! Nous allons nous mettre en route afin de trouver de nouvelles
terres pour nos peuples, approuvèrent d’un commun accord Czech et Rus. Ils
firent ce qui était convenu et se mirent en mouvement.
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Le
piernik, spécialité de la ville de Toruń
Il y a
bien longtemps, dans la belle ville de Toruń habitait un maître boulanger
qui s’appelait Bartlomiej, c'est-à-dire Barthélemy. Il produisait les
meilleurs gâteaux de toute la ville et peut-être même de tout le pays. Il
avait pour apprenti un jeune mitron nommé Bogumil, travailleur et doux,
amoureux de Rose, la fille du boulanger. La jeune fille avait des cheveux
couleur de miel et les yeux d’un tel bleu que les garçons qui voulaient l’épouser
ne manquaient pas. Mais ni Barthélemy ni sa pulpeuse femme Marianne ne
permettaient qu’elle se fiance avec Bogumil.
Ils
avaient choisi Pankracy comme mari pour Rose. C’était un gros vieil homme,
mais il couvrait la toute jeune Rose de cadeaux : de merveilleux colliers
et des gants décorés de perles comme en portaient les jeunes dames.
Quant au
pauvre Bogumil, il ne pouvait lui offrir que des fleurs et les savoureux gâteaux
qu’il faisait cuire. Un jour qu’il se promenait sur un chemin forestier le
long d’un lac, il vit des myosotis qui avaient la couleur des yeux de Rose. Il
pensa aussitôt à en cueillir pour faire un bouquet qu’il offrirait à sa
bien aimée. En se penchant sur le bord du lac, il aperçut une grosse abeille
qui se débattait à la surface de l’eau et sur le point de se noyer. Il la
sortit de l’eau à l’aide d’une feuille et la sauva de la noyade.
Peu de
temps après, il entendit une petite voix et, quand il se retourna, il vit, sur
la branchette d’un buisson, une petite silhouette coiffée d’une couronne
dorée. Il reconnut tout de suite la Reine des Elfes : sa grand’mère lui
en avait tellement parlé ! Cette petite personne lui dit, d’une voix mélodieuse :
« je te remercie d’avoir sauvé mon abeille préférée Bogumil, car
c’est la reine de l’essaim. Pour te remercier de ta bonté, je vais te
confier un secret qui te rendra heureux : à la pâte des gâteaux que tu
fais, en plus des épices odorantes, ajoute du miel dont l’arôme rendra les gâteaux,
que tu appelleras piernik, inégalables ».
A ces mots, La Reine disparut. Très perturbé par cette aventure, Bogumil se dépêcha
de retourner à la ville dans laquelle régnait une effervescence inhabituelle.
La
nouvelle venait d’arriver : le jour suivant, le roi, la reine et les
petits princes devaient rendre visite à la ville de Toruń ! A peine
Bogumil était-il arrivé à la boulangerie, que maître Barthélemy l’envoya
en cuisine afin de faire des gâteaux pour le roi. Courageusement, Bogumil prépara
la pâte et, se rappelant son aventure en forêt, il y ajouta discrètement du
miel doré et la mit dans des moules
en forme de cœur et de chevalier.
De bon
matin, le roi et sa cour arrivèrent et commencèrent à goûter les spécialités
préparées en leur honneur. Quand Barthélemy présenta sur un plateau
d’argent les gâteaux préparés par Bogumil, des Oh ! et des Ah !
de surprise et d’émerveillement fusèrent de la cour réunie. Quand le roi
demanda qui avait préparé de tels délices, honnêtement, Barthélemy reconnut
que c’était son apprenti Bogumil. Ravi par le goût des pierniks, le roi
donne le droit à la ville de Toruń de cuire des gâteaux au miel
jusqu’à la fin des temps. Après un tel événement, ni le boulanger, ni sa
femme ne s’opposèrent à ce que Bogumil et Rose se marient. Les jeunes
amoureux se marièrent donc et vécurent longtemps et heureux.
Ceci se
passait, paraît-il, en l’an de grâce 1557. Depuis lors et jusqu’à
aujourd’hui, les gâteaux de Toruń sont faits suivant la même
recette et ses merveilleux pierniks (sorte de pains d’épices) au miel sont
renommés dans toute la Pologne.
Sire Twardowski
Il
y a bien, bien longtemps, vivait dans la ville de Cracovie, un homme de la
noblesse polonaise qui se nommé Sire Jan Twardowski. C’était un homme cultivé
qui aimait des livres et la science. Il s’intéressait surtout à la magie et à
l’alchimie. Il en voulait savoir toujours plus. Un jour, en échange de pouvoirs
surnaturels, il a vendit son âme au diable.
Le jour de la signature du contrat,
il pensait être plus malin que le diable lui-même. Il a demandé au diable qu’une
phrase spéciale soit ajoutée dans le texte. Elle disait que « l’âme pouvait être
prise uniquement lors d’un séjour à Rome », une ville que sire Twardowski
n’avait pas l’intention de visiter !
A partir de ce jour-là,
le diable était au service de sire Twardowski qui est devenu vite très riche et
très célèbre. Il écrivit des livres sur la magie et une encyclopédie, tous
dictés par le diable. Il est même devenu membre de la cour du roi Sigismond II
qui, après la mort de sa femme Barbara Radziwiłł, cherchait le réconfort dans
l’astrologie et la magie. On dit que Twardowski aurait fait apparaitre le
fantôme de Barbara dans un miroir magique.
Au bout de plusieurs
années d’un travail irréprochable au service de sire Twardowski, le diable
trouva le moyen de le rouler et de lui réclamer son âme, en le faisant venir
dans une auberge dont le nom était Rome. Sire Twardowski, en s’apercevant qu’il
avait été piégé, jura fortement. Pendant que le diable prenait son âme, sire
Twardowski pria même la Vierge Marie en espérant sauver son destin, mais le
diable souleva sire Twardowski au-dessus de la Terre en direction de l’enfer.
Et puis il y eut un miracle. À mi-chemin de l’enfer le diable
perdît ses forces et relâcha sa victime comme ils passaient juste au-dessus de
la Lune. Il parait que sire Twardowski vit là-bas à ce jour, en compagnie de son
assistant transformé un jour en araignée et regarde la Terre avec mélancolie. Il
autorise son assistant à descendre sur Terre, de temps en temps, pour rapporter
quelques nouvelles à son maître.
La légende de PopielPas très loin de Gniezno, au bord du lac Goplo, s’élevait la ville fortifiée de Kruszwica. Le prince Popiel y habitait ; c’était un des successeurs de Lech. Il gouvernait sévèrement et durement. A cette époque, en Pologne, il était d’usage que le prince, pour les affaires les plus importantes, tienne conseil en convoquant les plus riches propriétaires terriens. Un tel conseil s’appelait un « wiec ». Cependant, Popiel voulait plus de pouvoirs que ses prédécesseurs. Il voulait gouverner seul, sans demander l’avis de quiconque. La femme de Popiel, une Allemande, lui disait souvent que personne ne donnait son avis sur la façon dont gouvernaient les princes allemands. Les propriétaires terriens étaient fort fâchés de ne plus être convoqués aux conseils et refusaient de prendre part aux expéditions guerrières de Popiel et ne lui obéissaient plus. Popiel craignait beaucoup que ses oncles profitent de cette discorde pour s’allier avec les propriétaires terriens afin de prendre le pouvoir. Il invita donc ses oncles à un festin et sa femme empoisonna le miel et le vin. Quand tous les invités furent morts, leurs corps furent jetés dans le lac Goplo. Il se passa alors une chose extraordinaire : des oncles morts et noyés surgirent des milliers de souris qui se ruèrent sur Kruszwica, tout droit sur la cour de Popiel. Epouvanté, Popiel ne parvenait pas à combattre un tel envahisseur et chercha son salut dans la fuite. Avec sa famille, il se réfugia dans une haute tour de pierres qui s’élevait sur une île au milieu du lac. Sa tentative fut inutile : les souris le suivirent à la nage, envahirent la tour et le dévorèrent. |
La Petite Sirène de Varsovie...
Il
était une fois deux sœurs sirènes. Elles étaient très belles,
femmes-poissons avec de longs cheveux soyeux et des queues de poisson
couvertes d’écailles argentées. Un jour, elles décidèrent de quitter les
profondeurs de l’océan Atlantique pour venir jusqu’aux eaux calmes de la
mer baltique. Là, au clair de lune, elles ont pris l’habitude de
s’asseoir sur les roches de la côte et de chanter. La deuxième sœur continua son voyage par la mer Baltique et nagea jusqu’au magnifique port de Gdansk, puis remonta le fleuve Vistule qui l’emmena au milieu d’un très beau pays nommé la Pologne. Quand elle arriva aux vastes champs et aux forêts à perte de vue, la région lui plut tant qu’elle décida d’y rester. Très vite, les pêcheurs des alentours découvrirent sa présence car, presque toutes les nuits, ils entendaient son chant magnifique. Ils devinèrent aussi que c’était elle qui avait troublé les eaux de la Vistule, emmêlé leurs filets et chassé les poissons. Mais ils étaient si charmés par sa voix qu’ils lui pardonnaient tous ses petits méfaits et voulaient qu’elle reste près d’eux le plus longtemps possible.
Un
jour, un marchand riche et cupide s’installa dans la région. Il
entendait également le chant de la sirène et décida de la capturer afin
de la vendre et s’enrichir. Une nuit, il se cacha près de la roche
préférée de la sirène et il réussit à la prendre dans ses filets. Mais,
loin de son fleuve adoré, la petite sirène ne voulait pas chanter… Elle
pleurait et demandait grâce. Les pêcheurs, entendant ses plaintes et
comprenant ce qui lui était arrivé, partirent immédiatement pour la
libérer et chasser le marchand. Pleine de reconnaissance, la petite
sirène fit la promesse de toujours protéger le village de pêcheurs.
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Concours d'Écriture de contes et légendes
Du 1er Mars au 30 Octobre 2006, l’Association Franco-Polonaise des Ulis
a organisé un CONCOURS d’écriture de contes et légendes franco-polonais
autour du patrimoine français et polonais.
Le Jury a attribué :
Le Premier Prix
à Madame Sylvie Dubin
d'Angers (49) pour
« Le Saut du Poissonnier »
"Je m’en vais vous conter une vieille et véridique affaire. Je la tiens de Pierre Leheu, qui la tient de Jean Mauger, qui l’a sue par Gabriel Gerval, conteur et amuseur des veillées, habitant au Paul Sillard derrière Trescalan. L’homme faisait ferrer ses boeufs, ce qui signale la confiance qu’on peut accorder à ce récit. Au demeurant, vous pourrez lire son commencement dans les archives de Nantes. Il y est dit que les poissonniers turballais devaient offrir au seigneur de Trévaly un jalon de vin et un pain pour avoir le droit de vendre leurs poissons à Guérande; s’ils préféraient, ils pouvaient aussi s’acquitter en bon argent sonnant et trébuchant ; ou encore, ils pouvaient sauter nus, chaque lendemain de Pâques, dans le fossé de la porte Bizienne pour solde de tout compte. Oui, vous avez bien entendu: payer ou sauter, ils pouvaient choisir ! " ... Plus....... Texte original en français, traduction en polonais par Daniel i Mariola Koperski |
Le
Deuxième Prix à
Madame Valérie Wargacki
d'Épernay (51) pour
"Il étai une fois... un petit garçon qui voulait
découvrir le monde"
"
Il
était une fois, il y a très, très longtemps de cela, un jeune garçon qui
voulait découvrir le monde. Il se prénommait Jan. Il n’était ni bien
grand, ni bien fort mais vif d’esprit et curieux de tout. Dès que le
printemps arrivait, on le voyait dévaler les collines qui entouraient la
petite ferme où il vivait avec ses parents et de sa grand-mère. Chaque
jour, il poussait toujours plus loin ses escapades. Il voulait sans
cesse savoir ce qui se cachait au détour des chemins, au creux des
vallons et derrière les collines.
|
Le Troisième Prix
à
Madame Malgorzata Olucha
de Le Vaudoué (77) pour
"Boruta à la cours du roi Soleil" (titre
original : "Boruta na dworze krôla Slonce")
" Il y a bien, bien longtemps, au-delà des monts et des forêts, au-delà des fleuves et des prairies, là où les cigognes construisent leurs nids et où le bleu ruban de la Vistule baigne les contrées polonaises, habitait le diable Boruta. Le diable Boruta était un démon d’âge mûr, au pelage légèrement grisonnant mais aux cornes toujours brillantes et à la queue encore leste à l’aide de laquelle il avait expédié plus d’une pauvre âme en enfer. Il habitait dans une gargote appelée « Rzym », pas très loin de Cracovie. En ce lieu, quoi qu’on en dise public, il ne pouvait résider légalement et s’était donc installé semi légalement dans les combles. De ce fait, il pouvait la nuit effrayer les voyageurs en traînant bruyamment ses sabots sur les planchers de la gargote. Il aimait aussi, accroupi le soir sur le toit, fumer sa vieille pipe puante, ce qui donnait aux pécheurs qui cheminaient vers le marché de Cracovie, une idée des fumées des goudrons infernaux."...... Plus .....Texte original en polonais, traduction en français par Daniel Koperski |
Le Prix Spécial du Jury à
Monsieur Andrzej Zagorowski de Milanowek (Pologne) pour
"Histoire du Dragon du Wawel"
(titre original :
"Opowiesc o Wawelskim smoku")
"L’histoire se déroule au VIIIe siècle, près de deux siècles avant la création de l’Etat polonais. Le territoire qui correspond à la Pologne d’aujourd’hui était couvert de forêts denses peuplées d’une faune très diversifiée. Cette contrée était parsemée de marais et de lacs et sillonnée de rivières qui constituaient des voies fluviales utilisées par les marchandes. La majorité de la population était constituée de tribus slaves. Les parties occidentales étaient habitées par le Polanes, tandis qu’à l’est on trouvait des Wolynianes et des Lendzianes. Au sud, à proximité des Carpates, s’étaient établis les Wislanes et la capitale de leur principauté était Cracovie. Au nord, près de la Baltique vivaient des peuples appelés Baltes : les Prussiens (ou Borusses) et les Estes. Toutes ces tribus pratiquaient l’agriculture et l’élevage, de même que la chasse et la pêche. Elles commerçaient également par troc avec les marchands qui passaient par leurs colonies ou villages." .... Plus .... Texte original en polonais, traduction en français par Daniel Koperski |
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